INDE - CARTE POSTALE
C'est les pieds dans le Gange (ou presque) que je vous envoie ces nouvelles. Ici l'Inde. En route pour longer les contrefords de l'Himalaya,
depuis l'Inde jusqu'au Népal. C'est le programme qu'on s'est fixé, Sophia et moi. Après 2 semaines d'itinérance, l'Inde me semble définitivement un pays
mosaïque, fait de différentes cultures, religions, climats ou paysages. Et parler de l'Inde en général c'est voir la mosaïque dans son ensemble. S'il fallait résumer ces 2 semaines en 3 mots, je
dirais: bouddhisme, sikhisme, hindouisme.
Vue depuis McLeod Ganj
Bouddhisme, car nous sommes allés à Dharamsala, au nord. Ou plus précisement à McLeod Ganj, quelques kilomètres plus haut, où réside
le Dalai-Lama depuis son exil du Tibet en 1959. Ici, on se sent moins en Inde qu'au Tibet. On appelle d'ailleurs ce lieu "la petite Lhassa". Affichages en
tibétain, faciès, temples bouddhistes, moines. Moi qui ai été élevé au "Tintin au Tibet", j'ai pu revivre ce moment magique de croiser un moine, puis deux, puis 10, puis plein. On a même donné un
petit cours particulier d'anglais à un jeune moine. En échange, il nous a appris quelques mots en tibétain. Alors ensuite, on saluait les moines par un beau "tchokidelek" (good afternoon).
La classe. Ils nous donnaient des sourires en retour. Chouette. Les sommets enneigés sont visibles depuis notre chambre. Il fait frais, voire froid et personne n'a eu la bonne idée de munir les
hôtels de chauffage. Nuits au duvet. J'ai aimé la quiétude du lieu, la gentillesse des gens, les temples et les montagnes.
McLeod Ganj et ses drapeaux à prières
Comment ne
pas faire tourner les moulins à prières si près de la résidence du Dalaï Lama
Un grand
moment de notre séjour à McLeod Ganj: échanger quelques connaissances en anglais contre quelques connaissances en tibétain
Sikhisme, car nous sommes allés à Amritsar. Ville à la frontière avec le Pakistan. Certes, on n'est plus trop vers l'Himalaya, mais la
ville renferme le monument le plus sacré pour les sikhs: le temple d'or (Golden Temple comme on dit ici). La ville n'a rien d'extraordinaire et
pourtant elle y dégage quelque chose. Est-ce à cause de toute cette population au turban, gros sourcils, barbe longue et air sévère? Au respect que l'on ressent? Quoiqu'il en soit, je m'y
suis senti bien. Le Golden Temple est un bâtiment ciselé, tout d'or vêtu. Magnifique. Il flotte au dessus d'une étendue d'eau, le tout dans un bâtiment en marbre blanc grand comme deux terrains
de football. Pour y entrer, on se déchausse et se recouvre la tête. A Amritsar, on n'est pas passé inaperçu. Alors que d'habitude c'est nous qui prenons des photos, ici on nous
demandait respectueusement de nous prendre avec toute la famille. On a fait le bonheur de quelques-uns et ça n'est que justice. Mention spéciale à Sophia qui aurait pu trouver autant de
fiancés que d'hommes dans la ville. Certains doivent avoir des torticolis à se retourner sur notre passage. J'ai aimé cette atmosphère qui donne l'impression d'être encore ailleurs que dans
l'Inde que l'on peut imaginer.
Le Golden Temple vu de nuit
... et vu de jour
Dans les rues
d'Amritsar, les turbans sont à la fête
Amritsar et ses
rues proches du Goldent Temple
Une chose incroyable: la frontière avec le Pakistan, à quelques kilomètres d'Amritsar. Tous les soirs au coucher du soleil, s'y déroule une cérémonie d'ouverture et de
clôture de la frontière entre ces deux pays qui se haïssent. La cérémonie attirait tant de monde que des gradins ont été installés. Des supporters de chaque pays les remplissent chaque soir. Les
militaires ont revêtu leurs plus beaux costumes. La musique patriotique est au maximum, c'est à qui fera le plus de bruit de chaque côté. Et commence alors le balai synchronisé des deux
armées se faisant face dans une fureur quasi parodique de sentiment patriotique. Allure fière, démarche volontaire et droite. Au pas et avec volonté. Combat de paons, à qui fera la plus
belle roue. Le portail s'ouvre pour laisser passer les quelques personnes en transit, éberluées, puis se referme, et l'on descend les drapeaux. Il faut le voir pour le croire. Je l'ai vu. Est-ce
que j'y crois?
Frontière Inde-Pakistan: les militaires sont à la parade
D'un côté: les pakistanais en noir, de l'autre: les indiens. Au milieu: la frontière, ouverte pour quelques minutes
La
foule côté indien. Et c'est tous les jours la même chose
Musique, chants, slogans, danseuses et danseurs en attendant la parade militaire
On aperçoit les "supporters" pakistanais de l'autre côté
Descente synchronisée des drapeaux indiens et pakistanais
Hindouisme enfin. Nous sommes à Haridwar, ville sacrée au bord du Gange. Et totalement végétarienne. L'air y est doux. Toujours pas de
touristes occidentaux ici. Que des indiens. Et beaucoup de petites ruelles, de boutiques indiennes pour les indiens. On croise pas mal de gurus, à la peau foncée, barbe blanche, peintures
sur le front et vêtements oranges. Un peu comme à Bénares (également appelée Varanasi). De notre chambre qui donne sur les ghâts (escaliers) du gange, on
assiste aux ablutions et cérémonies du soir. On se déplace en rickshaw à vélo, rapide et pas cher.
Vus de notre chambre
d'hôtel, les quais d'Haridwar, vers Harki-Pari
Dans les rues
d'Haridwar
Les fameux taxis
indiens, hérités d'une autre époque
Le "Bijoux
Brigitte" indien, en quelque sorte...
Une pensée pour John Lennon et ses anciens accolytes: hier nous sommes allés à Rishikesh, petite ville a 1h de route auto-proclamée "capitale mondiale du yoga", là où les
Beatles avaient séjourné à la fin des années 60. Pour y aller, une heure de klaxons et de circulation à l'indienne (c'est-à-dire sans aucune règle sinon "il y a un trou je m'y mets").
Une fois arrivés, le lieu est plus calme. Là, il y a des touristes occidentaux. Et des yoga-addicts aussi. Le cadre est tranquille, les montagnes commencent à poindre, le Gange n'est pas
encore très large. On se repose du bruit. Cette fois, c'est à moi à qui on a demandé de faire des photos. Hé! Hé!
Rishikesh, le Gange, et les montagnes qui commencent à surgir
Sur les bords du Gange
Petit point circulation au sens large: nos estomacs se portent plutôt bien, malgré une circulation un peu trop fluide signalée ci et là. Normal, le changement de régime alimentaire est direct.
Ici on tourne aux chapatis, naans, plat herbes/paneer (fromage) et viande parfois. Autre type de circulation: nous avons goûté aux joies du bus et du train. Rien à dire, facile à
prendre. Pour le train, ne pas hésiter à ne pas prendre la classe la plus basse, mais celle au
dessus. Ca vaut la différence de prix.
D'ailleurs aujourd'hui à 17h00 (12h30 en France) nous attend un train de nuit pour continuer en direction du Népal. On retourne au bouddhisme, au plus froid, aux montagnes.
Soleil couchant sur Rishikesh
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